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Sénégal: «On ne sait comment Anoc a pu obtenir  tous ces papiers qu’elle n’avait»

OUROUR-15-09-2014_01.09.42Bocar Diallo, coordonnateur du comite de lutte pour la récupération des terres CEDEES à l’ANOC

«L’Anoc a démarré ses activités à Ourour dans les années 2007-2008. Installée de manière peu orthodoxe, elle a fait un marchandage direct avec les populations en achetant les terres à 20 000 francs Cfa l’hectare avec des clauses assez spéciales. Le contrat liant l’Anoc aux populations était verbal et individuel. De pareilles choses ont pu se produire car la majeure partie de la population de Ourour est analphabète, illettrée et de surcroît très vulnérables».

«J’étais le premier à sonner l’alerte. Ces terres appartenaient à leurs parents, donc ils n’avaient pas le droit de les vendre à d’autres. Mais personne ne m’a écouté. Et quand ils ont compris que l’Anoc les a dupés, ils ont engagé le combat et m’ont nommé coordonateur du Comité de lutte pour la récupération des terres cédées à l’Anoc.

Nous avons écrit une lettre de protestation au sous-préfet, Ngor Faye, qui était proche de la retraite. Après son départ, le dossier a été transmis à son remplaçant, Dibocor Ngom. Au premier contact, ce dernier était favorable en demandant à la société de fournir des papiers légaux. La société a marqué le pas en arrêtant le travail. Les gens croyaient que c’était fini, mais c’était sans compter sur l’ingéniosité de ses membres qui sont allés se réarmer.

«Quand le sous-préfet a convoqué la deuxième réunion, ils sont venus avec des délibérations et des actes de cessions des populations. Maintenant, la question qui taraude l’esprit des paysans, c’est comment la société est parvenue à obtenir tous ces papiers qu’elles n’avaient pas avant. Je pense que, de connivence avec certaines autorités locales, ils ont pu obtenir ces documents. Mais puisque le sous-préfet a pris fait et cause pour l’Anoc, nous sommes à la troisième phase de notre lutte.

«J’ai tenté de saisir le président du groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar (Ndlr : au pouvoir) Moustapha Diakhaté, mais aussi Me El Hadji Diouf, qui a promis de nous aider à ester en justice contre l’Anoc pour qu’elle nous restitue nos terres». Propos recueillis par A. AHNE

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